Francis Ford Coppola fait son grand retour au cinéma avec Megalopolis, un projet titanesque en gestation depuis 40 ans. Le film, sorti ce 25 septembre, suscite des réactions aussi passionnées que contradictoires. Génie incompris ou délire d’un maître vieillissant ? Plongée dans la controverse qui agite le monde du cinéma.
Un projet pharaonique au destin mouvementé
Megalopolis n’est pas un film comme les autres. Coppola a investi 120 millions de dollars de sa fortune personnelle pour donner vie à son rêve. Un pari fou dans une industrie hollywoodienne frileuse, qui préfère miser sur les valeurs sûres.
Le tournage, chaotique, a été marqué par de nombreuses démissions et des rumeurs de comportements inappropriés. Malgré tout, le réalisateur du Parrain est allé au bout de sa vision.
Une fable futuriste aux accents antiques
L’intrigue se déroule dans un New York futuriste baptisé « New Rome ». Adam Driver incarne César, un architecte visionnaire qui rêve de bâtir une cité utopique. Face à lui, le maire corrompu Cicéron (Giancarlo Esposito) défend une vision plus conservatrice.
Coppola mêle références à l’Empire romain, science-fiction et critique sociale dans un cocktail visuel détonant. Les costumes et les décors oscillent entre antiquité et futurisme high-tech.
Des réactions critiques mitigées
Présenté à Cannes, Megalopolis a reçu un accueil pour le moins contrasté :
- Certains saluent l’audace visuelle et narrative de Coppola, comparant le film à une expérience théâtrale avant-gardiste.
- D’autres dénoncent un récit décousu et prétentieux, noyé sous les effets visuels tape-à-l’œil.
Le jeu outré des acteurs, en particulier Shia LaBeouf, a également été pointé du doigt.
Une expérience cinématographique unique
Au-delà des critiques, Megalopolis s’impose comme une œuvre singulière dans le paysage cinématographique actuel. Coppola pousse l’expérimentation jusqu’à intégrer des interactions en direct avec le public pendant les projections.
Le film regorge de séquences visuellement époustouflantes, entre visions psychédéliques et concept art architectural futuriste. Un festin pour les yeux, à défaut de convaincre totalement sur le fond.
Le testament artistique d’un géant ?
À 85 ans, Francis Ford Coppola livre peut-être avec Megalopolis son ultime chef-d’œuvre. Si le film divise, il témoigne de l’ambition intacte d’un cinéaste visionnaire qui n’a pas renoncé à bousculer les codes.
Que l’on adhère ou non à sa vision, on ne peut que saluer l’audace d’un réalisateur prêt à tout risquer pour concrétiser son rêve le plus fou. Megalopolis restera, quoi qu’il arrive, comme un objet cinématographique fascinant, reflet des obsessions d’un maître du 7e art.
Alors, chef-d’œuvre incompris ou délire mégalomane ? À vous de vous faire votre propre opinion en salles. Megalopolis ne vous laissera pas indifférent.